Actualités Recyclage, Engagements, Climat
26 février 2024
Afin de contenir les effets du dérèglement climatique, des objectifs internationaux ont été adoptés durant la COP 21, au travers des accords de Paris en 2015. Les pays signataires se sont alors engagés à limiter le réchauffement global de notre planète bien au-dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et de préférence de limiter l’augmentation à 1,5°C.
Pour respecter cet engagement, la France a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Selon le référentiel NET ZÉRO INITIATIVE (NZI) développé par le cabinet Carbone 4, une organisation doit, à son échelle, agir de trois manières complémentaires en vue de contribuer à la neutralité carbone mondiale :
PILIER A : Mesurer les émissions GES directes et indirectes liées à son activité et agir pour les réduire au maximum sur la chaîne de valeur de son activité
Pilier B : Développer des solutions et des services permettant de réduire les émissions GES à l’extérieur de son périmètre d’activité
Pilier C : Soutenir des projets de séquestration carbone, qui contribuent à l’atteinte du Net Zéro 2050 soit 0 émission nette de CO2 à l’échelle mondiale en 2050.
Les émissions évitées représentent donc l’économie des émissions réalisées par les utilisateurs de nos solutions (pilier B du référentiel NZI).
Il est essentiel que les actions sur chaque pilier soient traitées individuellement. En aucun cas nous ne pouvons soustraire les émissions évitées d’une organisation (pilier B) à son bilan carbone (pilier A).
La méthodologie de calcul des émissions évitées repose sur la comparaison et la soustraction entre une situation de référence et une situation avec la solution.
1) La situation de référence correspond à la situation où le produit ou service n’existe pas.
2) La situation avec la solution correspond à la situation où le produit ou service existe pour l’ensemble de sa durée de vie.
Le calcul des émissions évitées pour une solution se fait en trois étapes :
La définition de la situation de référence représente un réel enjeu dans le calcul : les hypothèses choisies exercent une forte influence sur le résultat final. Il s’agit de considérer un scénario de référence représentatif de la réalité, il doit représenter la situation la plus probable en l’absence de la vente de la solution. De plus, il est indispensable que la modélisation soit claire et transparente pour permettre la revue critique par les tiers.
L’adaptation de la méthodologie NZI aux produits MTB a été réalisée en co-construction avec le cabinet Carbone 4 en 2023.
Chaque matière première recyclée produite par MTB est différente et nécessite une évaluation adaptée à ses caractéristiques de marché. Pour les premiers calculs d’émissions évitées, MTB s’est concentré sur le recyclage du cuivre ayant une pureté finale de 99,9%. Dans l’ensemble de la restitution ci-dessous, la mention de « cuivre recyclé » fera toujours référence à un cuivre possédant un taux de pureté à 99,9%. Cette matière première recyclée (MPR) peut remplacer du cuivre vierge étant donné ses propriétés physiques sans traitement supplémentaire.
Considérant la double activité de MTB, il a été nécessaire de choisir 2 scénarios de références :
Dans les deux cas, l’objectif poursuivi est le recyclage du cuivre ayant une pureté finale de 99,9%.
Concernant le premier scénario de référence, il sera considéré que sans le cuivre MTB, un potentiel client achètera un cuivre disponible sur le marché.
Aujourd’hui, le cuivre disponible sur le marché, qu’il soit recyclé (30%) ou vierge (70%) est produit et distribué à échelle mondiale. Pour évaluer l’impact carbone du cuivre, il faut donc considérer les émissions de GES qui ont été émises lors des différentes opérations de production de cuivre vierge et de recyclage au niveau mondial. Le scénario de référence pour l’activité de recyclage correspond donc à l’intensité carbone moyenne pour l’obtention du stock de cuivre mondial (recyclé et vierge).
Concernant le deuxième scénario de référence, en lien avec l’activité de fabrication des machines de recyclage de cuivre, il a été considéré qu’elle participait à la production mondiale de cuivre et donc à la décarbonation de tout le marché du cuivre. L’intensité carbone moyenne du stock de cuivre mondial (recyclé et vierge) représentera également notre scénario de référence. Cependant les machines ne participent qu’à une seule étape de la chaîne de valeur de valorisation du cuivre, seulement une partie des émissions évitées leur sera allouée grâce à l’utilisation d’une clé d’allocation.
Cette clé d’allocation correspond à la part des émissions d’utilisation de la machine par rapport l’ensemble de l’empreinte carbone sur son cycle de vie, soit 42% dans notre cas. La clé d’allocation est obtenue par le rapport entre les émissions de GES émises sur la phase d’utilisation par rapport au total des émissions GES sur toutes les étapes du cycle de vie.
Nos machines sont robustes et réparables : on considère qu’elles ont une durée de vie d’au moins 15 ans.
La double activité de MTB permet d’obtenir des données terrain concernant l’utilisation des machines. Grâce à ces datas, il est possible de se rapprocher au plus près des performances des machines dans leur utilisation en conditions réelles chez les clients.
Le CO2 émis dans le scénario MTB va surtout varier en fonction du mix électrique utilisé par les clients dans leur pays d’implantation. En effet, si la machine est installée aux États-Unis, l’impact carbone de son utilisation ne sera pas le même que dans le cas d’une installation en France. En 2022, les machines ont été exportées dans plusieurs pays du monde. Pour chaque machine, le mix électrique du pays où elle est installée a été pris en compte. De plus sur la durée de vie de la machine, les calculs intègrent les hypothèses d’évolution du mix électrique du pays d’implantation (scénario IEA).
L’impact de la collecte sera aussi pris en compte : il sera donc considéré que les déchets parcourent en moyenne 500 km jusqu’au site de recyclage (moyenne du site de recyclage MTB).
Pour l’activité de recyclage de câbles cuivre permettant d’obtenir une grenaille de cuivre pur à 99,9% :
La Production de grenailles de cuivre avec une pureté de 99,9% chez MTB Recycling en 2022, représentant 70% du CA, a donc permis d’éviter les émissions de
3 900 tonnes de co2 en 2022.
Calcul :
Émissions de CO2 dans le scénario de référence (c.-à-d. l’état actuel du marché du cuivre sans l’activité de recyclage MTB)
–
Émissions de CO2 dans le scénario avec la solution (parc machine de recyclage de cuivre à Trept)
=
Emissions évitées grâce à l’activité de recyclage du cuivre MTB
Pour l’activité de fabricant de solutions de recyclage de cuivre, permettant d’obtenir une pureté de 99,9% et exportées partout à travers le monde :
Les machines, produites en 2022, destinées à la production de cuivre recyclé, représentant 60% du CA de MTB Manufacturing, vont permettre d’éviter les émissions de
2,1 millions de tonnes de co2 sur toute leur durée de vie.
Calcul :
Émissions de CO2 dans le scénario de référence (c.-à-d. l’état actuel du marché du cuivre sans l’activité de recyclage MTB)
–
Émissions de CO2 dans le scénario avec la solution (nos machines de recyclage de cuivre installées chez nos clients à travers le monde)
=
Émissions évitées grâce à notre activité de fabricant de machines de recyclage de cuivre
Il est intéressant de noter qu’avec l’arrivée de nouvelle technologie et d’une électricité de moins en moins carbonée, nous aurions pu croire que la production de cuivre vierge serait moins impactant au fil des années, réduisant ainsi automatiquement les émissions évitées pour notre cuivre recyclé pur à 99,9%. En réalité, la production de cuivre vierge va être de plus en plus carbonée, car il faudra aller chercher toujours plus loin dans les gisements pour en extraire le métal (la teneur en cuivre des mines diminue).
Le cuivre est un matériau indispensable à la transition écologique (production de voiture électrique, énergies renouvelables, etc.). Dans le contexte actuel, il est estimé que la demande en cuivre ne va pas cesser de croître. Le recyclage n’est pas l’unique solution pour répondre au problème d’approvisionnement futur : il est important de requestionner nos usages et nos utilisations de ce matériau stratégique.
Les résultats sont très encourageants et nous permettent de mieux appréhender les leviers des solutions MTB sur le changement climatique.
MTB va continuer de travailler sur ces moyens d’action selon le référentiel NZI.
Pour réduire son impact CO2 (pilier A), MTB doit continuer de travailler en priorité sur ses principaux postes d’émissions. Pour cela, nous avons mis en œuvre des groupes de travail par postes d’émissions.
Dans un second temps, les émissions évitées seront calculées pour les autres matières premières recyclées produites chez MTB (Aluminium, CSR, etc.) afin de disposer d’ordre de grandeur robuste.
Et pour finir, en pleine métamorphose de notre site de recyclage, MTB se questionne sur la mise en place de projets de séquestration carbone (pilier C), ayant pour co-bénéfice de réintroduire et préserver la biodiversité au sein de notre site industriel de recyclage.